Cette rue qui mène à l’église Saint-Didier s’appelait autrefois la rue de Pologne. Elle a probablement été appelée ainsi en l’honneur de Stanislas LESZCZYNSKI dont la fille épouse en 1725 Louis XV. Roi de Pologne de 1704 à 1709 puis de 1733 à 1736, il doit s’enfuir de son pays. Réfugié en Prusse, il arrive en France et s’installe au château de Meudon en juin. Après l’accord des « Préliminaires de Vienne », Stanislas 1er renonce au trône de Pologne le 30 septembre 1736 tout en conservant son titre et reçoit en viager les duchés de Lorraine et de Bar qui deviennent français à sa mort en 1766.
La partie basse de la rue Casimir BONJOUR a été détruite par un incendie en septembre 1899. La dernière maison ancienne de cette rue est proche de l’église. C’était une école rebâtie en 1741 à l’emplacement de celle qui menaçait ruine.
Nicolas Casimir BONJOUR, homme de lettres, est né à Clermont-en-Argonne le 15 mars 1793. Il est le fils de Jean-Baptiste, gendarme, et d’Anne Elisabeth Véronique PARMENTIER.
Il présente très tôt de réelles capacités intellectuelles et fait de brillantes études au collège de Reims. Maître d’études au Lycée de Bourges à 16 ans, il entre à Normale Sup’ à 18 ans et devient professeur de rhétorique au Lycée Louis-le-Grand. Il abandonne finalement l’enseignement en 1815, opte pour une carrière administrative au ministère des Finances et commence à écrire ses premières comédies : La Mère rivale (1821), L’Éducation ou les Deux Cousines (1823) et Le Mari à bonnes fortunes (1824), une pièce en vers. Ces trois comédies sont jouées à la Comédie Française et Casimir BONJOUR rencontre la faveur du public. Il quitte alors le ministère des Finances en 1824 pour se consacrer au théâtre. Il écrit plusieurs comédies en vers ou en prose : L’Argent ou les mœurs du siècle (1826), le Protecteur et le Mari (1829), Naissance, Fortune et Mérite ou l’Epreuve électorale (1831), Le Presbytère (1833), etc., pièces toutes jouées à la Comédie Française. Il refuse le poste de préfet qu’on lui propose mais accepte le poste d’inspecteur des études à l’école militaire de la Flèche, puis devient pour finir conservateur de la bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris. Il poursuit son œuvre littéraire en prenant son temps pour peaufiner ses textes. Ainsi, il met dix années à composer Le Bachelier de Ségovie ou les Hautes Etudes (1844), une comédie en vers en cinq actes.
Casimir BONJOUR a postulé plusieurs fois sans succès à l’Académie Française et il a échoué de peu contre Victor HUGO. Ainsi, en septembre 1839, les candidats n’ont pu être départagés à l’issue des sept tours de scrutin et l’élection a finalement été reportée.
Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 12 août 1831, Casimir BONJOUR a été joué 388 fois à la Comédie Française. Il meurt à Paris le 24 juin 1856 et était marié avec Florente Joséphine Charlotte DUBREUILLE. Sa fille Charlotte Casimir, mariée à Claude BUFNOIR, publie après le décès de son mari deux œuvres de son père : Les Mélanges (1901) et Théâtre (1902).