Cette rue qui relie la rue Thiers à la rue des Déportés s’appelait autrefois la rue Neuve. Elle ne figure pas sur le plan du vieux Clermont de 1733.
Elle faisait partie du chemin de grande communication de Neuvilly à Auzéville. Elle était très utilisée avant la Grande Guerre en raison de l’étroitesse des deux ruelles qui partaient de la fontaine de Malsenez pour rejoindre la place de la République. Le passage par la rue Neuve présentait des inconvénients majeurs : les véhicules circulaient devant les chambres de malades de l’hôpital, devaient emprunter la rue Thiers avec sa pente à plus de 7% et trois coudes dangereux à 90°. Cette rue a perdu tout son intérêt logistique avec la création du boulevard MICHELER en 1915 puis avec la construction en 1921 d’une nouvelle rue qui passe devant la fontaine sur les ruines de l’ancien couvent des Annonciades.
Albert Gaston LELORAIN est né aux Islettes le 5 juin 1877. Il est le fils de Léon Edouard et de Joséphine Antoinette PICHOT. Il se marie à Clermont-en-Argonne le 30 septembre 1899 avec Marguerite GUILLEMAIN, native de la ville. Le couple habite aux Islettes où naissent Madeleine en 1900 et Anne-Marie en 1901 puis vient habiter rue Thiers à Clermont où naissent Edouard en 1903 et Claudette en 1923.
Gaston LELORAIN est négociant en fourrages et il achète le 13 janvier 1911 la ferme de la Thibaudette, située entre Clermont et Les Islettes, à Alcide BISTER, industriel à Revigny-sur-Ornain.
Il est élu au conseil municipal le 10 mai 1908. Pendant la guerre, il est mobilisé dans des escadrons du train et après sa démobilisation en 1919, il fait fonction de maire ; il succède à Edouard JACQUEMET. Il est plus tard élu 1er adjoint puis maire en mars 1942. Gaston LELORAIN est également élu conseiller d’arrondissement à partir de 1935, puis conseiller général en 1939 ; il est Officier dans l’ordre du Mérite Agricole.
Après le violent accrochage du 29 juillet 1944 au centre-ville de Clermont entre un convoi allemand et un groupe de maquisards, il est pris le lendemain dans la rafle de représailles et il est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof où il arrive le 19 août, puis à celui de Dachau le 4 septembre.
Gaston LELORAIN décède à Dachau le 22 janvier 1945.